Merci Bernard
Il y a des choses qu'on n'oublie pas. Mes yeux d'enfant se souviennent encore de Bernard Rapp le samedi après-midi, dans L'assiette anglaise. Que j'aimais regarder avec mon père cette émission, entre deux dessins animés....L'ambiance y était fort sympathique et l'intelligence n'était pas en reste. C'était un peu une émission phare des années 80 sur le service public. Du divertissement, de la culture et de la bonne humeur....Subtil mélange, n'est ce pas? Voilà ce qu'a réussi à faire Bernard Rapp. Adolescent, je dois à Bernard Rapp de m'avoir ouvert à une quantité d'inconnus célèbres - Julien Green par exemple - dans cette superbe émission Un siècle d’écrivains : tenir plus d'une heure sur un écrivain, connaître sa vie, son oeuvre....comment cela ne pouvait il pas m'enchanter. Il y a quelques années, Bernard Rapp présentait une émission que je trouvais originale, qui se passait sur une scène de théâtre. Il était question de cinéma. Le public pouvait poser leurs questions à la vedette, interviewée dans un fauteuil club, à la toute fin. Encore une belle idée....Bernard Rapp faisait honneur à la télévision française publique, en touchant la curiosité et l'esprit des télespectateurs, avec beaucoup de tact et de finesse. Merci Bernard.
Le journaliste et cinéaste est décédé jeudi des suites d’une «longue maladie», selon France 2. Après avoir présenté le journal de 20 heures d’Antenne 2 durant plusieurs années, il s’était tourné vers le cinéma. Son film, Une affaire de goût, avait été primé au Festival de Cognac.
Né le 17 février 1945 à Paris, Bernard Rapp fut d’abord journaliste avant de se tourner vers le cinéma. Grand reporter, il est ensuite correspondant en Grande-Bretagne. De 1983 à 1987, il présente le journal télévisé de 20 heures sur Antenne 2. Il anime aussi plusieurs émissions littéraires, telles que Un siècle d’écrivains ou Jamais sans mon livre.
En 1985, il connaît sa première expérience cinématographique avec l’écriture du scénario du film de Pierre Willemin, L’Eau et les hommes. La même année, il collabore au premier Dictionnaire Larousse des films.
A 50 ans, Bernard Rapp écrit et réalise son premier long-métrage, Tiré à part, un polar dont l’action se situe dans le milieu de l’édition. En 1999, son deuxième film, Une affaire de goût, avec Bernard Giraudeau, remporte un franc succès. Le film, qui raconte la relation perverse et cruelle entre un nanti et son goûteur, est primé au Festival de Cognac et nommé cinq fois aux Césars.
En 2002, le cinéaste change de registre et opte pour une comédie, avec Pas si grave. Pour son troisième film, il adapte la pièce à succès Un petit jeu sans conséquence, avec Sandrine Kiberlain et Yvan Attal.
Touche à tout, Bernard Rapp est également l'auteur de plusieurs livres, dont un Itinéraire Angleterre, Pays de Galles, Ecosse et un inventaire à la Prévert consacré aux objets mythiques de l'empire britannique, Quality, objets d'en face.
Source : Le Figaro