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Politicobs - Le blog de Monsieur Julien - Rouen
17 avril 2007

Un peu de Rouen dans le Monde

fontaine_sainte_marie_rouenMercredi 18 avril, François Bayrou doit venir à Rouen. Dans la ville encore marquée par le règne de Jean Lecanuet, il va rappeler sa proximité avec le leader centriste dont il fut, lors de ses débuts en politique, le porte-plume. Pierre Albertini, actuel maire de la cité normande, et député UDF chargé du projet présidentiel du candidat, prépare l'événement.

"Les nouveaux adhérents que nous avons réunis récemment sont très enthousiastes, explique-t-il. Un quart d'entre eux viennent des rangs socialistes car ils jugent ce parti en retard sur l'Europe ou la social-démocratie." L'homme qui, au mois de mars 2001, a permis que Rouen "retourne à sa famille naturelle" en enlevant la mairie aux socialistes savoure toujours son exploit. "Le PS rouennais a l'impression que je lui ai volé une victoire et ne l'a toujours pas digéré", assure l'ancien professeur de droit constitutionnel.

Alors, évidemment, il est impossible pour lui de "travailler en bonne intelligence" avec des gens qui le combattent. Il rêve à Jean-Marie Bockel ou Bernard Kouchner, des sociaux-démocrates avec qui il aimerait bâtir des projets. Selon lui, François Bayrou a raison, le centre peut s'allier à Dominique Strauss-Kahn, "qui est plus éloigné de Jean-Luc Mélenchon que de nous".

"GESTION DE DROITE TRADITIONNELLE", SELON L'OPPOSITION

Candidate dans la première circonscription de Rouen, la socialiste Valérie Fourneyron ne croit pas en la volonté d'ouverture du maire. "Lorsqu'on choisit comme adjoint chargé de la sécurité Eric Cesari, UMP, directeur de cabinet du président du conseil général des Hauts-de-Seine, Nicolas Sarkozy, on affiche bien la couleur de la municipalité : UDF-UMP", explique-t-elle. Son adversaire UMP aux législatives, Bruno Devaux, est d'accord avec elle sur ce point et, si lui a démissionné de son poste d'adjoint en décembre 2006, c'est uniquement pour se consacrer à la campagne électorale. Il explique que la collaboration entre l'UMP et l'UDF a toujours bien fonctionné sur le plan municipal. "Les membres de l'UMP sont plus nombreux parmi les élus de la majorité" note-t-il mais ils ont toujours soutenu Pierre Albertini.

Certes, il estime que certains dossiers auraient pu avancer plus vite au cours du mandat mais juge le bilan "globalement positif". L'opposition locale ne partage pas ce point de vue et critique "une gestion de droite traditionnelle" privilégiant l'immobilier privé au détriment du logement social. "Dans les domaines des sports ou des loisirs, le maire ne joue pas la carte des équipements collectifs", assure Valérie Fourneyron. Le dernier contrat signé entre la ville et le groupe Vinci pour moderniser l'éclairage public et les feux tricolores moyennant un loyer de 5 millions d'euros par an pendant vingt ans l'inquiète. Elle craint les dérives financières de ce genre de délégation au privé de services communaux.

L'HÉRITAGE DE JEAN LECANUETSans_titre

Pierre Albertini récuse ces accusations et affirme que la ville va pouvoir rénover plus vite son éclairage, mettre aux normes ses feux et créer un système de vidéo-surveillance des lieux sensibles. Pour lui, cette polémique, "c'est de l'histoire locale qui va s'estomper car elle n'est pas souhaitable pour la ville". A l'écouter, on a l'impression que le laboratoire du centrisme communal fonctionne bien à Rouen. Ses opposants critiquent les chantiers en cours ou programmés mais un jour viendra, selon lui, où ils en reconnaîtront le bien-fondé. Il s'inscrit dans l'héritage de Jean Lecanuet et s'efforce de rendre cette ville plus moderne et plus conviviale.

Mais le candidat-surprise de la campagne électorale de 1965 possédait d'autres atouts. Président du conseil général et soutenu par la région, il disposait de plus de moyens. Aujourd'hui, ces deux instances ont été conquises par le PS, et le clivage gauche-droite freine les coopérations entre collectivités. "Jusqu'ici, le centre a plutôt penché à droite, reconnaît le maire, ancien adhérent d'un groupe d'étudiants nationalistes. Mais avec la candidature de François Bayrou, les lignes changent." Pour lui, la stature d'homme d'Etat du candidat et son caractère raisonnable vont bousculer les schémas anciens. Il assure que l'UDF n'est plus un parti de notables et un supplétif du RPR.

Dans la première circonscription, qui correspond exactement aux limites de la ville, Bruno Devaux multiplie les invitations de ministres pour séduire les électeurs. Il sait que face à Valérie Fourneyron, élue socialiste de l'un des cantons, le combat s'annonce difficile. Mais il sait aussi que le maire pourrait très bien, au dernier moment, s'inviter dans la compétition à la place d'une de ses adjointes. Pierre Albertini aime les décisions surprises. Même s'il est partisan du non-cumul des mandats et estime que ses trois élections successives à l'Assemblée lui suffisent, ses adversaires remarquent qu'il a juste dit qu'il ne se représenterait pas " dans la deuxième circonscription". Bruno Devaux note simplement que le maire a " l'habitude de travailler seul". Valérie Fourneyron lui reproche de ne pas écouter les autres et de ne pas être un rassembleur. A Rouen, l'UDF a du mal à mettre en pratique le " travailler ensemble" cher au candidat Bayrou.

Serge Bolloch (Le Monde du 17 avril 2007)

lecanuet

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Commentaires
A
Un petit dernier pour la route....d'Ariane Mnouchkine, titré:"Le fil d'A." sur le carré culture de Désirs d'Avenirs:<br /> " Je voudrais vous parler de sentiments. Car lors d’une élection présidentielle, et pour celle-ci bien plus que pour toute autre, il s’agit aussi de sentiments. Il s’agit d’étonnement d’abord, d’espoir, de confiance, de méfiance, de craintes, et de courage aussi. Il s’agit surtout, je crois, d’un sentiment de genèse. Je n’ai jamais cru que la Genèse fut terminée. Petite fille, je pensais même que, une fois grande personne, je serais fermement conviée à y participer. Et comme, à l’époque, aucun adulte autour de moi ne s’est cru autorisé à me détromper, je le pense toujours.<br /> Certains hommes, certaines femmes, savent mieux que d’autres nous rappeler à notre droit et à notre devoir de contribuer à cette genèse, à cette mise au monde d’un meilleur monde. D’un meilleur pays, d’une meilleure ville, d’un meilleur quartier, d’une meilleure rue, d’un meilleur immeuble. D’un meilleur théâtre.<br /> Mieux que d’autres, par leur détermination, leur ferveur, leur sincérité, leur intelligence, leur audace, ils nous incitent à entamer ou à reprendre avec joie un combat clair, juste, urgent, possible. Modeste pour les uns, gigantesque pour les autres, mais possible.<br /> <br /> Pour libérer cet élan, il ne doit y avoir chez les prétendants aucune faconde, aucune forfanterie, aucune vulgarité de comportement, aucun mépris de l’adversaire. Aucune enflure pathologique de l’amour du moi. Aucune goinfrerie. Aucune clownerie de bas étage, aucun double langage. Aucune mauvaise foi. Non, il doit y avoir une terreur sacrée. Oui. Ils doivent être saisis d’une terreur sacrée devant le poids écrasant de la responsabilité qu’ils ambitionnent de porter, devant l’attente du peuple dont ils quémandent le suffrage avec tant d’insistance. Oui, il faut qu’ils tremblent de la terreur de nous décevoir. Or, pour cela, il leur faut de l’orgueil. Car, sans orgueil, pas de honte. Pas de vergogne.<br /> <br /> Que de fois, ces jours-ci, je me suis exclamée: «Oh! Il est vraiment sans vergogne, celui-là.» Eh bien, moi, j’espère, je crois, je sais que Ségolène Royal a de la vergogne et donc qu’elle est capable de grande honte si, une fois élue, elle ne réussissait pas à nous entraîner tous et chacun, où que nous soyons, du plus important des ministères jusqu’à la plus humble classe de la plus petite école de France, dans cet herculéen travail qui nous attend et qui consistera à recoudre, à retisser même par endroits, et à poursuivre la formidable tapisserie qu’est la société française. Cet imparfait, cet inachevé mais si précieux ouvrage que, par pure, ou plutôt par impure stratégie de conquête du pouvoir, Nicolas Sarkozy et ses associés s’acharnent à déchirer.<br /> Donc, contre la pauvreté, contre le communautarisme, pour la laïcité, pour la rénovation de nos institutions, contre l’échec scolaire, et donc pour la culture, pour l’éducation et donc pour la culture, pour les universités, pour la recherche, et donc pour la culture, pour la préservation de la seule planète vivante connue jusqu’à ce jour, pour une gestion plus vertueuse, plus humaine, donc plus efficace des entreprises, pour l’Europe, pour une solidarité vraie, qu’on pourrait enfin nommer fraternité et qui ne s’arrêterait pas à une misérable frontière mais s’étendrait bien au-delà de la mer, bref, pour une nouvelle pratique de la politique, c’est un immense chantier que cette femme, eh oui, cette femme, nous invite à mettre en œuvre. Et moi, je vote pour ce chantier, donc je vote pour Ségolène Royal.<br /> <br /> Son adversaire surexcité veut nous vendre, nous fourguer un hypermarché, un vrai Shopping Paradise —très bien situé, remarquez, juste en face de la caserne des CRS, elle-même mitoyenne du nouveau Casino des Jeux concédé à ses amis lorsqu’il était ministre — tandis qu’un troisième… celui-là, à part être président, j’ai du mal à comprendre ce qu’il veut pour nous. Une hibernation tranquille, peut-être ? Pendant ce temps, celui que bien imprudemment certains s’obstinent à classer quatrième alors qu’il y a cinq ans… vous vous souvenez?<br /> Ô! Nos visages blêmes, nos mains sur nos bouches tremblantes et nos yeux pleins de larmes. Ô ce jour-là nos visages… les avons-nous déjà oubliés ? L’horreur de ce jour-là, l’avons-nous déjà oubliée? La honte de ce jour-là? Voulez-vous les revoir, ces visages? Moi, non.<br /> <br /> Voilà pourquoi, même si je respecte leurs convictions, et en partage plus d’une, je ne veux pas que ceux qui pratiquent l’opposition radicale, jusqu’à en prôner la professionnalisation durable, nous entraînent dans leur noble impuissance.<br /> Voilà pourquoi je pense que nous, le soir, dans nos dîners, devons cesser nos tergiversations de précieux ridicules. C’est du luxe. Un luxe insolent aujourd’hui. Beaucoup dans ce pays ne peuvent se le payer. Ils souffrent. Ils sont mal-logés, ou pas logés. Ils mangent mal. Ils sont mal soignés, ne connaissent pas leurs droits, donc n’ont droit à rien. Ni lunettes, ni dents, ni vacances, ni outils de culture. Leurs enfants n’héritent que de leur seule fragilité. Ils souffrent. Ils sont humiliés. Ils ne veulent pas, ils ne peuvent pas, eux, passer un tour. Encore un tour. Jamais leur tour.<br /> <br /> Alors, dépêchons-nous. Il y a du monde qui attend. Allons-y, bon sang! Il n’y a plus une minute à perdre. Cette femme, eh oui, cette femme porte nos couleurs, elle les porte vaillamment, courageusement, noblement. Et quand je dis couleurs, je ne parle pas des seules trois couleurs de notre drapeau. Je parle des couleurs de la France, celle que j’aime, celle de la citoyenneté vigilante, de la compassion pour les faibles, de la sévérité pour les puissants, de son amour intelligent de la jeunesse, de son hospitalité respectueuse et exigeante… Je parle des couleurs de l’Europe à qui nous manquons et qui nous manque. Voilà pourquoi je vote pour les travaux d’Hercule, je vote pour Ségolène Royal, et je signe son pacte.<br /> <br /> • Ariane Mnouchkine •"
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C
extrait du discours prononcé hier soir à Bercy par François Bayrou<br /> <br /> La France, comme elle est devenue, ne nous convient pas. La France, comme ils l'ont laissée devenir, depuis des décennies, car la France de l'histoire, la France de notre conviction républicaine, la France qui veut être un modèle pour les générations et pour le monde, cette France-là nous convient très bien et nous n'avons pas besoin de multiplier les drapeaux tricolores. Nous n'avons pas besoin de ministère de l'Identité nationale pour dire que c'est cette France que nous aimons.<br /> <br /> La révolution orange, c'est une couleur qui va très bien également à la France éternelle qui a besoin de retrouver son visage et ses valeurs.<br /> <br /> Mais, l'autre France, la France de la dette, la France des déficits, la France des prébendes, la France des quatre millions de chômeurs, la France des deux millions d'exclus, la France du minimum vieillesse à 635 €, la France où les handicapés ne sont pas embauchés comme nous avions promis qu'ils le seraient et ne peuvent même pas accéder aux moyens de transports et aux classes dans leurs écoles, leurs collèges et leurs lycées, la France des 15 % d'illettrés, des cent cinquante mille jeunes qui sortent, sans qualification, chaque année du système scolaire, cette France-là ne nous convient pas. Cette France ne vous convient pas et nous avons décidé de la changer.<br /> <br /> Il ne vous a pas échappé que tout le monde nous disait : "Cette tâche-là est impossible". Eh bien, c'est parce que nous ne les avons pas crus que nous avons décidé de le faire et que nous avons fait ce qu'il fallait pour que, désormais, ce soit irréversible. Nous avons décidé de la changer et elle est en train de changer.<br /> <br /> Toutefois, j'ai une chose à vous dire. Nous ne sommes pas là pour faire un score. Nous ne sommes pas là pour obtenir un succès. Nous sommes là pour une seule chose, nous sommes là pour gagner, car, même si nous réalisions un score formidable et qu'ils gagnent tout de même, ils trouveraient alors le moyen, n'en doutez pas, de reformer leur forteresse, de reconstruire leur bastide, de reprendre leurs pratiques et tout redeviendrait comme avant, car ces deux partis ont tous le pouvoir depuis vingt-cinq ans. <br /> <br /> Il n'y a aujourd'hui qu'une chose à faire, il faut leur enlever le pouvoir. Il faut le leur arracher. Il faut les renvoyer, pour cinq ans au moins, à leurs chères études. Il faut leur offrir une bonne douche froide, pour qu'ils se mettent à réfléchir et qu'ils fassent, eux aussi, leur révolution culturelle.<br /> <br /> Nous ne sommes pas là pour demander des comptes et, pourtant, Dieu sait qu'il y en a à demander. Nous sommes là pour une seule chose, nous sommes là pour les remplacer. Nous sommes là pour remplacer le sectarisme par l'ouverture d'esprit, pour remplacer leur monarchie par notre démocratie, pour remplacer l'esprit partisan par l'intérêt général, pour remplacer leur monopole, leurs pratiques, leurs habitudes et leur hypocrisie par une génération nouvelle, des pratiques nouvelles, une franchise nouvelle. <br /> <br /> Nous sommes là pour les remplacer et, si vous en voulez la preuve, la preuve absolue, regardez dans quels camps sont tous les dignitaires sans exception des décennies qui s'achèvent ! Tous sans exception, ou presque, tous sont affairés à défendre leur monopole et leur privilèges et, chaque fois, comme ce soir, qu'il y en a un de plus qui vient les rejoindre en hâte rejoindre leurs rangs inquiets, regardez-les bien, regardez-le bien, c'est la preuve que nous avons raison. C'est la preuve que nous sommes le changement que la France attend.<br /> <br /> Tous ces hommes politiques épuisés, tous ces familiers du pouvoir et de ses avantages, tout ceux que le peuple français ne supporte plus leur entendre donner des leçons, toujours condescendants, eux qui savent et qui, naturellement, parlent au peuple qui est censé ne pas savoir. <br /> <br /> Eh bien, leur addition, leur collection, leur assortiment, leur assemblage, leur accumulation, tout cela ne fait pas une vérité ou une novation. Cela ne fait pas une fraîcheur. Cela représente un repoussoir et, comme cette collection d'élus épuisés représente un repoussoir, le mot d'ordre, c'est qu'il faut désormais les repousser et, au fond, me mettant dans l'esprit de ceux que l'on appelle indécis, c'est-à-dire, en réalité, de ceux qui réfléchissent, qui se demandent qu'elle sera le vote le plus efficace, le vote le plus juste pour obtenir le changement en France, me mettant dans leur esprit, dans l'esprit de ces citoyens qui réfléchissent, il me semble que la conclusion qu'ils doivent tirer devrait être celle-ci : si tous les tenants et défenseurs de ce monde ancien sont tous contre lui, tous en rangs serrés, tous solidaires, tous ligués, alors, c'est qu'il a raison, puisqu'ils sont tous contre lui.<br /> <br /> Alors, c'est la certitude qu'il ne reviendra pas en arrière, qu'il va vraiment changer les choses, qu'il n'y a pas de retraite et pas de retrait. Alors, nous allons voter pour lui et c'est nous, le peuple français, qui allons, une bonne foi pour toutes, régler la question.<br /> <br /> Vous aurez observé, en lisant la presse, ce matin, par exemple, qu'ils en sont à sortir les arguments les plus fins. Nicolas Sarkozy a déclaré, ce matin : "François Bayrou est à Gauche" et on sent qu'en prononçant cette phrase, il y a, chez lui, comme une vraie insulte. C'est presque comme s'il avait dit que j'étais un immigré, que j'égorge les moutons dans ma baignoire ou que je suis un pervers génétique. <br /> <br /> En outre, Lionel Jospin, du haut de son expérience et de ses succès, a déclaré hier : "François Bayrou est à Droite" et on sent que, chez lui, c'est presque comme s'il disait que je suis un trotskiste déviationniste !…<br /> <br /> Je vais vous faire une confidence : qu'est-ce que je suis heureux, qu'est-ce que cela me fait plaisir de ne pas recevoir le label de la Droite à la mode Sarkozy, car elle est le contraire de ce que j'ai cru et que j'ai voulu toute ma vie.<br /> <br /> Et, qu'est-ce que je suis content et qu'est-ce que je suis heureux de ne pas recevoir le label de la Gauche à la mode Jospin, car, cette Gauche, c'est le contraire de ce que j'ai cru et de ce que j'ai voulu toute ma vie.<br /> <br /> C'est pourquoi, lorsque Sarkozy m'accuse d'être de Gauche et Jospin d'être de Droite, alors, je suis sûr d'être à ma place, d'être avec vous, à la place que la France attend, là où il faut être, là où la France veut que nous soyons, du côté de la France généreuse, du côté de la France ouverte et du côté de la France réaliste.<br /> <br /> Au fond, je suis comme tous les Français, comme la France : il y a de la Droite en moi, car je veux de la rigueur. Je veux de la sécurité pour les enfants et pour les grands et pour les plus âgés et, ce que je reproche à la Droite, ce n'est pas de l'avoir voulue, c'est de ne pas l'avoir fait. Les résultats sont terribles et, maintenant, en France, même les policiers ont peur.<br /> <br /> Il y a de la Droite en moi et il y a de la Gauche en moi. Je veux de l'égalité. Je veux l'égalité des chances. Je veux l'égalité des droits. Je veux de la solidarité avec les plus faibles et, ce que je reproche à la Gauche, ce n'est pas de l'avoir voulue. Je la veux comme elle et plus qu'elle. Ce que je reproche à la Gauche, c'est de ne pas l'avoir fait, ni au pouvoir, ni dans l'opposition, car j'ai le souvenir précis du combat que nous avons mené, tout seuls, lorsque le Gouvernement de M. Raffarin a voulu supprimer l'allocation spécifique de solidarité pour les chômeurs de longue durée. C'est nous qui sommes montés à la tribune. C'est nous qui l'avons défendue, au nom du droit des plus faibles et c'est eux qui se sont tus. J'aurais aimé qu'ils partagent ce combat.<br /> <br /> Je me souviens également d'avoir été tout seul pour mener le combat concernant la privatisation des autoroutes. Nous sommes montés à la tribune. Je suis allé au Conseil d'État, comme un citoyen, en mon nom propre. On n'a pas entendu la Gauche. Ils se sont tus, sans doute car ils n'étaient pas sans liens avec quelques-uns des intérêts qui, dans cette affaire, allaient recevoir le cash, allaient recevoir les bénéfices qui auraient dû revenir aux Français.<br /> <br /> Et il y a du Centre en moi, avec ses valeurs du Centre : équité, justice, fraternité. Ce que je garantis devant vous, c'est que ces valeurs-là, les valeurs de la République, les valeurs qui ont fait et tissé le peuple français, nos valeurs et les valeurs des autres, nous n'allons pas seulement les invoquer, nous allons les faire entrer dans la réalité. Nous allons les réaliser et ce sera notre œuvre au service de la France.<br /> <br /> C'est ainsi que, pour comprendre, pour reconstruire, il faut réunir. C'est exactement aujourd'hui, comme c'était dans la Résistance. Je n'emploie pas ce mot par hasard. Je pense que le pays est en danger, d'épuisement, de révolte, de fracture. Dans la Résistance, je le dis aux sectaires des deux bords qui refusent que l'on puisse tendre la main par-dessus les frontières et qui nous expliquent que cette France-là et l'autre France sont inconciliables, on ne refuse pas les mains qui se tendent. Dans la Résistance, si l'on se met à refuser celui qui ne pense pas exactement comme vous, alors, ce n'est plus du sectarisme, c'est de la trahison de l'intérêt national.<br /> <br /> Le pays est si menacé, si fragile, que je suis du côté de Louis Aragon dans la rose et le réséda : "Celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas, tous deux adoraient la belle prisonnière des soldats, c'est la France.<br /> <br /> Celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas, tous les deux adoraient la belle prisonnière des soldats. Lequel montait à l'échelle et lequel guettait en bas ? Celui qui croyait au ciel ? Celui qui n'y croyait pas ? Qu'importe comment s'appelle cette clarté sur leur pas, que l'un fut de la chapelle et l'autre s'y déroba, celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas.<br /> <br /> Tous les deux étaient fidèles des lèvres, du cœur, des bras, et tous deux disaient : qu'elle vive et qui vivra verra ! "...<br /> <br /> Vous savez à qui ce poème est dédié ? Écoutez bien, il est dédié à quatre jeunes hommes qui sont morts fusillés. Ce poème est dédié à Gabriel Péri, député communiste, fusillé en 1941. Il est dédié à Honoré d'Etienne d'Orves, Action française, nationaliste, fusillé. Il est dédié à Guy Moquet, jeune lycéen de dix-sept ans, communiste, fusillé et, enfin, il est dédié à notre camarade Gilbert Dru, philosophe, étudiant philosophe de vingt-quatre ans, chrétien, fusillé le 27 juillet 1944, place Bellecourt, à Lyon.<br /> <br /> C'est avec tous cela que l'on fait la France. Ce n'est pas avec du sectarisme. Ce n'est pas avec leur bêtise. Ce n'est pas avec leur fermeture. Lorsqu'il s'agit de reconstruire le pays, on a besoin de tout le monde.<br /> <br /> Et, comme, au fond, c'est un poème que nous écrivons, je pense que, pour tourner les pages, dans ses grandes lignes, du programme dont nous avons besoin pour reconstruire la France, il faut trouver des rimes nouvelles et je vous propose donc que nous fassions, de nouveau, rimer France avec d'autres noms avec lesquels elle a, depuis longtemps, perdu l'habitude de rimer.<br /> <br /> (...)
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