Jacques Martin part sous nos applaudissements
Il faisait partie du décor de nos dimanches en famille. Chacun se souvient de ce qu'il faisait ou mangeait le dimanche midi. Ce matin sur France 2, Sophie Davant a dit dans son émission matinale quelque chose dans ce genre : "le dimanche avec Jacques Martin avait le goût du poulet". Et je dois dire que pour ma part ce fût ça.
Jacques Martin était cet incontournable du dimanche, un membre de la famille qui s'invite qu'on le veuille ou non. Le théâtre de l'Empire était un peu notre maison. Nous avions chacun notre place. Assis dans notre fauteuil confortable, avec nos proches, nos amis, ceux que nous aimions, Jacques Martin était le témoin de ces moments intimes et fraternels.
Quand il chantait, on disait : "Ah non ! pas encore !". Et pourtant malgré notre désapprobation, il continuait à pousser la chansonnette ou s'essayait avec courage et un certain talent à une passion pour le lyrique. Il invitait des artistes de variétés des plus divers et populaires, des orchestres dans ce décor grandiose de l'Empire qui nous faisait rêver, avec tous ces voyages que de charmantes hôtesses Air France venaient présenter. N'avons nous pas voulu chacun descendre cet escalier de paillettes et de lumières où Jacques Martin nous aurait attendu.
Notre messe télévisuelle, où le prêtre Martin en beau costume venait nous bénir de son micro brillant, nous manquera.
Et puis, en plein coeur de l'après-midi, il y avait l'Ecole des fans, où l'enfant que j'étais il y a peu, lorgnait les montagnes de jouets que gagnait sempiternellement tous les apprentis petits chanteurs. Tous les enfants avaient dix, c'est bien connu. Pas de perdants. C'était la fête télévisuelle de la famille où riaient les adultes et les plus jeunes, ensemble.
Et puis venait plus tard le moment irrévérencieux d'Ainsi font font font qui faisait penser aux numéros des chansonniers appris à la va-vite pour décrocher un sourire et pourquoi pas un rire. L'amateurisme de l'humour que l'on fait pour les autres, tout cela se sentait et nous plaisait finalement.
La télévision regrettera à coup sûr ce Charles Trenet du petit écran, capable de toutes les audaces et de toutes nos joies.
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Pour des raisons techniques et informatiques, je m'absente de la Toile pendant quelques jours, voire quelques semaines. Je reviens le plus rapidement possible. Bien à vous. Je suis vraiment revenu. Problème informatique résolu !