Ségolène Royal : impasse et perd
Est-ce la fin annoncée de Ségolène Royal ? On peut le penser. Le coup porté par Lionel Jospin sera celui de trop pour Ségolène Royal et aussi pour nombre de militants socialistes désabusés par tant de règlements de compte. Comme si le parti socialiste avait besoin de cette nouvelle publication pour enterrer un peu plus, celle qui a maintenant perdu et n'est plus vue que comme une marionnette débile.
Dans un entretien enregistré sur Libération.fr, Laurent Joffrin, président du vrai journal papier a lu en avant-première le nouveau livre de Lionel Jospin, L'impasse, et dit de Lionel Jospin qu'il "écrit comme un prof qui corrige une copie" avec un côté" lapidaire, presque méprisant, comme on corrige la copie d'un cancre".
A en croire ce qui est marqué sur Ségolène Royal ("une figure seconde de la vie publique", "elle n'est pas taillée pour le rôle", "avoir commis une erreur "en la désignant" ne justifie pas qu'on la réitère"), on imagine que la charge jospinienne est donnée pour ne plus entendre parler de celle qui "n'est pas au niveau" et "nulle", comme l'interprète Joffrin.
Il est vrai que les dernières déclarations de Royal sont particulièrement effrayantes. La candidate messianique de 2007 est toujours sur son petit nuage. L' "illusion" que décrit Lionel Jospin n'en a pas fini de donner une pâle image de ses talents de femme d'Etat, mélangeant tout et ressortant même, en derniers arguments, le spectre du machisme et par extension ségolienne du...racisme :
"Je crois malheureusement qu'il y a – c'est peut-être inconscient – dans toutes ces attaques, du sexisme (...), je pense que cela s'apparente au racisme, a dit Ségolène Royal, sans jamais citer le nom de Lionel Jospin. Je me demande : pourquoi tant de violence, pourquoi tant de haine, presque ? Ce qui me vient à l'esprit, c'est cette parole de la Bible : 'Pardonnez-leur, parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font. Donc, je pardonne à tous ceux qui m'agressent, parce que d'abord je pense qu'ils me font moins de mal à moi qu'aux socialistes, qu'à toute la gauche." (Le Monde)
"J'ai l'impression en lisant tous ces ouvrages que si j'étais Jeanne d'Arc, j'aurais déjà été brûlée vive", a déclaré la présidente de la région Poitou-Charentes, au micro d'Europe 1, dans un éclat de rire. "Aujourd'hui, ma responsabilité c'est de dire très tranquillement, très sereinement que je suis là, que je suis bien là".(idem)
L'excès ne fait pas peur à Royal. La Bible, Jeanne d'Arc, un éclat de rire...Voilà la défense éculée de Royal.
Si Jospin espère placer un Bertrand Delanoë, possiblement réélu en 2008, pour le congrès socialiste qui viendra peu après, on peut se poser la question de savoir si ces attaques et ces joutes interposées ne décrédibilisent pas encore un peu plus un parti socialiste, de plus en plus à l'image de la France, irréformable. Comment alors conduire les destinées d'un pays...