Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Politicobs - Le blog de Monsieur Julien - Rouen
4 octobre 2007

Les foyers de Rouen au bord du précipice

SenghorGuillaume Grima nous adresse un courrier dans lequel il nous fait part de la situation préoccupante des trois foyers de Rouen. Le président du groupe Rouen Verte et Solidaire a pris l'initiative d'interpeller publiquement le maire de Rouen, à travers une lettre ouverte. Il tient à nous rappeler que "l'état de ces foyers est bien en deça de l'acceptable".

ll y a peu de temps justement l'historienne Cécile-Anne Sibout, qui vient nous rendre quelques visites ici, écrivait dans le Paris-Normandie que Léopold-Sédar Senghor, très attaché à notre région, était venu inauguré un de ces foyers à Rouen. Au lieu de réciter des poèmes de l'inventeur de la négritude dans les enceintes feutrées, avec des gens bien sous tout rapport, n'est-il pas plus honorant pour une ville comme Rouen, grande ville française de la patrie des droits de l'homme, de donner aux travailleurs migrants une place digne et humaine ? N'est-ce pas là le minimum ?

Pour être passé devant, je peux dire, en effet, que les bâtiments sont dégradés et calamiteux. Sans doute, ces gens ne doivent-ils pas mériter intérêt. Peut être qu'il y aurait même avantage à cultiver ces foyers miséreux, histoire de faire peur au quidam. Pour d'autres élections....Alors, messieurs les travailleurs, «Pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font», comme dirait l'autre.

Lire aussi le texte publié chez les Albertinon

*****

Lettre ouverte à Monsieur le Maire de Rouen,

Par l’intermédiaire de la presse régionale (Fil fax), nous venons d’apprendre que l'association AGIFOR, qui gère les trois foyers de travailleurs migrants se situant à Rouen, allait certainement entamer une procédure de dépôt de bilan auprès du Tribunal de Grande Instance.

Nous avons lu la lettre du président Caraman, en date du 24 septembre 2007, annonçant cette nouvelle aux résidents.

Toujours via la presse régionale, le président d’Agifor vous met en cause, en indiquant que vous n’auriez pas assumé vos responsabilités de propriétaire, qui vous incombent via Rouen Habitat, dont vous êtes le président. Mais aussi celles de la ville puisqu’il semblerait que des subventions municipales n’aient pas été versées. L’état serait aussi pris en défaut puisqu’il manquerait aussi les subventions de l'Acsè, l'Agence nationale pour la Cohésion Sociale et l'Egalité des chances.

Monsieur le maire, les résidents de ces foyers vivent dans des conditions d'existence innommables, avec des murs pleins de suie non nettoyé depuis un incendie au foyer Moïse, des plafonds abîmés qui s'écroulent au foyer Stanislas…

La liste est longue, tellement la vétusté de ces foyers est importante.

Nous ne pouvons que réagir vigoureusement face à ce que notre collectivité, ainsi que l’état, imposent aux résidents de ces foyers.

C'est d'ailleurs ce que vous aviez vous-même relevé, lorsque vous aviez, par l'intermédiaire de la presse régionale (Paris Normandie), annoncé des travaux afin de rénover des logements, et ce il y a huit mois !

Depuis cette époque, l’état des foyers ne s'est pas amélioré, contrairement à ce que vous aviez annoncé…

Nous vous posons les questions suivantes :

  • Que s’est-il passé au sein d’Agifor, au point de déposer le bilan ?
  • Quelles conséquences pour les résidents ?
  • Pourquoi les travaux promis ne sont-ils pas réalisés ?
  • Qu’en est-il de la transformation des foyers en résidence sociale ?

Il nous semble qu’une série d'inactions au mieux, au pire, un cynisme intolérable, ait conduit ces foyers dans une telle situation de perdition.

Nous vous interrogeons donc sur les causes qui ont entraîné la situation actuelle, ainsi que sur les perspectives d’amélioration, à court et moyen terme que vous entrevoyez. C’est une question d’humanité.

En espérant que cette lettre attirera votre attention, qu’elle provoquera des réponses, dans les discours mais surtout dans les actes, veuillez Monsieur le Maire agréer nos salutations républicaines.

Guillaume Grima, Président du Groupe des élus Rouen Verte et Solidaire, Jean Michel Bérégovoy Membre du bureau régional, Cyrille Moreau Secrétaire des Verts de Rouen, Christophe Duboc Porte-parole des Verts de Rouen.

Publicité
Commentaires
J
Je n'ai absolument rien contre Dalida, pardonnez moi si je vous ai froissé. :-)<br /> J'insinuais au contraire qu'elle exultait tellement en mai 81 qu'on lui signifia bientôt qu'il valait mieux qu'elle se calme: ce fut une injustice qui la blessa profondément.<br /> Ma comparaison s'arrête à l'exultation passionnée et l'embarras qu'elle a suscité, on n'ira pas plus loin!
Répondre
M
Merci de rajouter une pièce au dossier. J'ai lu ça comme vous. Et je crois que le rapprochement est en effet assez mal choisi.<br /> <br /> Comme d'habitude,il aura fallu l'indignation de beaucoup pour que cela bouge : merci les Verts alors !<br /> <br /> Ce qui me laisse songeur, c'est votre critique de Dalida. Certes, Dalida était proche de François Mitterrand mais elle l'a été aussi de Jacques Chirac. On lui prête des liaisons d'ailleurs avec les deux. Voilà mon côté Gala qui me reprend...comme dirait l'autre.<br /> <br /> En ce qui concerne l'artiste, sachez le, vous parlez à un vrai admirateur.<br /> Je redécouvre des interprétaions et des chansons que je juge plutôt remarquables. Cette passion modérée ne s'explique pas. Oh oui, je sais...je crois simplement que je suis un fan de variétés françaises. Et je n'en rougis pas ;-)<br /> <br /> Alors la comparaison avec Dalida...<br /> <br /> Pour le reste, je dis oui !<br /> <br /> J'espère juste ne pas être un blog nauséabond décrit si terriblement par notre procureur des Hauteurs de l'Ouest. J'en frémis encore.<br /> <br /> Ou, non, je crois que je m'en fous...<br /> <br /> Si le poil à gratter, fais bouger les gens.... On ne va pas se priver.<br /> <br /> Quand on n'a pas assez de recul avec les sujets et les choses, on se prend tout en pleine face. Ce ne doit pas être facile de vivre avec ce chaos des idées, à peine ébauchées. <br /> <br /> On a tous des pauvres. Certains les laissent dans des foyers pourris. D'autres les laissent prendre cause pour eux. Mais personne n'est dupe. Dans les deux cas, ce sont des boulets moraux.<br /> Une sorte de croix qu'on porte...avant le supplice.<br /> <br /> Bien à vous.
Répondre
J
Une pièce à rajouter au dossier: Il y a des esprits assez tordus pour commettre des rapprochements grotesques, et friser la diffamation:<br /> http://canteleu.paysdecaux.com/index.php?2007/10/11/2004-rouen-le-maire-de-rouen-victime-d-un-proces-d-intention-rappel<br /> En gros, ce texte sous-entend que le Seigneur et Maître fait ça pour SAUVER ces familles africaines d'un sort inéluctable, car bien sur ces gens là ne peuvent que provoquer tôt ou tard un incendie chez eux, et en périr! Et même que les gens qui s'insurgent contres ces procédés, si ça se trouve ils doivent souhaiter un destin cruel et brulant à ces pauvres gens, puisqu'ils sont contre son bon maire si gentil et si valeureux.<br /> C'est plus de l'amour, c'est même plus de l'hystérie, c'est de la rage écumante! L'objet de son émoi doit vraiment être très embarrassé par une telle créature. <br /> Mitterand avait bien eu sa Dalida.
Répondre
M
Vous avez raison. Les deux approches sont indispensables. Votre commentaire met un bémol salutaire à mon court propos introductif. Je suis ravi de voir que vous avez dit ce que je pensais aussi.<br /> Le plus important est de ne pas rester dans l'hommage superficiel et pseudo-humaniste, en oubliant de répondre aux vrais problèmes.<br /> <br /> Mais la poésie, comme tous les arts, sont utiles pour sublimer nos existences, c'est une évidence vitale.<br /> <br /> Bien à vous Sessyl.
Répondre
S
De mon point de vue, évoquer ici à Rouen l'oeuvre littéraire de Senghor (d'une telle qualité qu'elle a même été récemment au programme du bac) et rénover-entretenir les foyers des travailleurs sénégalais et mauritaniens (mais on pourrait parler aussi de celui qui est plutôt fréquenté par les Maliens rive gauche) = 2 attitudes complémentaires.<br /> Certes on peut considérer que les locaux d'habitation, c'est prioritaire, de même que tout ce qui relève au sens large du cadre matériel. Mais Senghor n'a jamais estimé, toute sa vie le prouve, que la culture venait "après", quand on avait déjà tout le reste (donc au risque d'attendre bien longtemps). Pour lui, elle était au coeur même de la vie.<br /> L'oeuvre littéraire de Senghor peut être lue dans des salons lambrissés, comme dans des salles de classe, ou dans des appartements HLM, des foyers surpeuplés, des maisons confortables, etc peu importe ! Ce sont des textes forts, décapants, fraternels et exigeants à la fois, poétiques, et qui font le lien entre 2 cultures : africaine et française. Des textes donc bien précieux ! Leur lecture dans les salons officiels (en fait plutôt d'ailleurs de simples citations dans ce cas) est une très bonne chose. Elle ne devient à mon avis critiquable, voire détestable que lorsqu'il ne s'agit que d'un hommage superficiel permettant d'éluder les responsabilités et les actions matérielles urgentes à mener (les occupants des foyers de leur côté ont d'ailleurs quelques responsabilités eux-mêmes à assumer...) pour que la fraternité entre les communautés ne soit pas un mot creux.<br /> Certes les mots, la poésie ne doivent pas remplacer l'action ; mais le contraire est vrai aussi, en tout cas c'était la conviction de Senghor
Répondre
Publicité
Politicobs - Le blog de Monsieur Julien - Rouen
Newsletter
2 abonnés
Derniers commentaires
Politicobs - Le blog de Monsieur Julien - Rouen
Publicité