Quoi penser de l'Université populaire de Rouen ?
L'armateur malheureux du Marité et ancien maire de Rouen sur son blog gentiment déserté depuis les élections - il faut dire qu'il n'y a plus de raisons de l'ennuyer, maintenant qu'il est en retraite forcée - vient de publier un court message sur la prochaine rentrée de l'Université populaire de Rouen. Cela commence avec ces mots :
"Une université populaire dont j'ai pris l'initiative ouvrira ses portes à Rouen".
Le ton est donné, non ? Mon programme : moi, je. Pour changer...
Mes vieux cours de droit constit sous le bras et hop, je dépoussière le tout (faut bien justifier le traitement de sa retraite, non?) et j'en fais de tout nouveaux cours sur la Vème République pour mon bébé d'université populaire (UP). Ce sera d'un passionnant. Comme c'est le soir qu'ont lieu les cours, il faut éviter de manger trop lourd avant et se survitaminer pour éviter l'endormissement. Qui sont ceux qui vont s'aventurer à ces cours? Des vieux nostalgiques de cours de droit (qui sont par expérience d'un ennui colossal)...
On veut faire populaire avec tout et rien. Quand on voit le mot "populaire", il ne faut pas réfléchir et prendre la poudre d'escampette.
Vous allez me dire mais tout le monde n'a pas eu la chance d'aller à l'Université...
Mais si c'est pour s'infuser des cours indigestes à pas d'heure, qui peut oser aller là-bas ?
Caen a le philosophe de gauche Michel Onfray. A Rouen, on a un retraité universitaire de droite. Pas de chance pour l'Université populaire ? A voir les expériences d'universités populaires partout en France ( il y en a une au Havre, même à Dieppe ! ), on peut espérer que si l'UP sent trop la bourgeoisie universitaire scrogneugneuse,une nouvelle université voit le jour pas très loin.
Pour plus de clarté, sans doute pourrait-on suggérer qu'il rajoute un "M" entre "UP"...
Si cette expérience universitaire est une opération de promotion pour dire "regardez comme je fus un bon maire", merci bien.
Je suis de mauvaise foi, c'est ça ? Je critique déjà alors que peut être ce sera formidable (et je l'espère). Je suis une langue de vipère que voulez-vous mais le mélange politique et savoir n'est jamais anodin. Au pire, on va bourrer le mou du bon peuple avec cette Université. Ou alors, ce sera un bon somnifère à pas cher. Parce qu'heureusement, c'est gratuit.
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