Y'en a dans Banania
Sujet sensible comme on dit. Un mot de travers, et hop ! On vous taxe de raciste. Autant dire qu'on marche sur des oeufs en traitant de ce qu'a fait la France sur les territoires qu'elle a colonisés.
Il y a quelques temps, je voulais parler d'une action en justice qui m'avait, sinon scandalisé, en tout cas posé question.
Il s'agissait de l'action menée par le MRAP pour interdire la commercialisation de produits dérivés de la célèbre marque Banania, avec leurs anciens visuels que sont le tirailleur sénégalais et son fameux "y'a bon Banania".
L'histoire de la marque et de l'utilisation des logos à travers le temps est passionnante et développée très souvent. Les objets commerciaux de la marque profitent, il est vrai, d'un véritable intérêt actuel pour tous les produits vintage. Il n'est pas rare, loin de là, de voir dans un certain nombre de magasins de décorations et de cadeaux de tels produits.
Le tirailleur sénégalais qui était dessus était donc hautement dangereux pour qu'on veuille l'interdire, le faire disparaître. Un grand nègre, souriant, avec le nez volontiers épaté, ça ne doit plus exister. En tout cas, s'il y a encore de tels individus, on devrait les cacher. Les noirs au nez épaté véhiculent des clichés racistes !
Aujourd'hui, lorsque l'on va sur le site de Banania, le personnage est une sorte d'Indiana Jones adolescent, très dynamique, certes encore un peu typé, au petit nez très gracieux, mais qui n'a plus rien à voir avec ce soldat fainéant, assis à siroter son Banania et qui ne savait pas causer trop mots de français.
Donc, au petit déjeuner, à la place d'une leçon d'histoire sur l'engagement des forces colonisées dans le conflit de la guerre de 14-18 , on aura droit désormais à ce jeune parcourant le monde et qui remue son bol de céréales. Tout cela est quand même plus porteur qu'un soldat qui s'est sacrifié pour un pays ingrat et aussi peu reconnaissant qu'est notre pays.
A force de tout lisser, on finit par glisser !
Bon, Banania, c'est fait. Moi, y'a passé à autre chose.