Sarkozy et les autres
Je ne devrais peut être pas le dire mais Nicolas Sarkozy me fait rire. Un peu comme Jacques Chirac, ce sont des hommes politiques que l'on prend plaisir à voir se mouvoir. Le président est un peu le héros d'un feuilleton quotidien, avec ses rencontres, ses mesures, à chaque fois renouvelées. De tous ces "Grenelle", "Etats généraux", "G-machin", on a du mal à dire ce qui va améliorer nos vies mais, on dira ce qu'on voudra, la volonté est là.
En 2007, la campagne contre lui avait été féroce. A tel point que certains, dont moi, redoutait vraiment son élection. On nous promettait la guerre civile et le pire pour les banlieues. De tout cela, il n'y a rien eu.
Entre temps, Ségolène Royal s'est révélée une piètre femme politique, sombrant à chaque intervention dans le ridicule le plus abouti.
Ce qui est gênant, finalement, avec ce président, c'est sa proximité trop évidente avec le fric facile, les pouvoirs financiers, les grands patrons.... Les voyages sur le Bolloré's boat est pitoyable, comme l'est l'appartement de plusieurs centaines de m² prêté aux Chirac par la famille Hariri. Tout cela n'honore pas la fonction.
Quand on est au service de l'Etat, on doit gagner suffisamment pour se payer ses propres vacances ou son propre logement...
Nos plus hauts élus de la République devraient s'extraire de toutes ces considérations de prestige et ne garder que l'essentiel. Bref, prendre exemple sur le général De Gaulle, un tant soi peu.
La gauche dénonce toujours le paquet fiscal, qui avant la crise, pouvait se justifier mais qui après, apparaît vraiment comme scandaleux.
Ce que tout le monde oublie, c'est que l'impôt sur le revenu a été allégé, voire supprimé pour les foyers les plus modestes. C'est très facile de le vérifier pour moi qui paye mes premiers impôts sur le revenu et qui se trouve avec une réduction asses sensible. Les riches commentateurs et critiques oublient de préciser cette bouffée d'air. Sans doute doute sont-ils dans d'autres sphères qui les empêchent de comprendre les choses les plus élémentaires.
L'impôt est républicain, inscrit dans la déclaration des Droits de l'Homme de 1789, c'est vrai.
C'est rassurant de payer des impôts : tous les foyers de France devraient en payer, même de manière symbolique, puisque c'est un droit de l'Homme, un droit inaliénable, devant lequel chaque citoyen est l'égal de l'autre.
Mais quel usage fait-on de ces impôts ? Le gâchis est partout et l'argent plus que mal utilisé. Les déficits sont une nouvelle religion.
A en lire certains journaux, on voit que certains de nos hommes et nos femmes politiques profitent du système et commettent le crime démocratique de cumuler leurs traitements. Comme dirait l'autre, on ne peut pas être au four et au moulin.... En vient donc l'idée de supprimer la foire ou le moulin. Ou les deux.
Les Grecs n'étaient pas exemplaires en toute chose mais ils innovaient parfois. Je me souviens de la cérémonie des Euthynè où chaque magistrat ou élu qui reçoit une mission de service public rend des comptes à la fin de son mandat devant un tribunal. Prenons donc exemple.
Le drame de notre époque est que l'on remplit la tête des gens de vide et que l'on porte en triomphe la bêtise qui a un semblant de développement intellectuel. Rien est réfléchi, tout est produit sur commande à la dernière minute.
Le risque est que, déçu de tout, le peuple se fiche complètement de son administration et de son avenir, se repliant sur lui-même et par delà, fasse un bras d'honneur à toutes ces vraies valeurs républicaines.
Non, nous ne sommes pas en 1788 mais plutôt dans les années 30 où l'idéologie de la démagogie régnait en maître.
La crise n'a pas déstabilisé encore le pouvoir qui semble tenir bon. Le plus dramatique est dans l'offre que propose l'opposition. On en viendrait à dire à Nicolas Sarkozy de continuer, vu que de toute manière, il n'y a rien et personne pour le remplacer.
Il est petit, il aime le pognon, il est bling-bling, il bouge beaucoup...mais bon sérieusement, en face, c'est du n'importe quoi.