La vie déblogue parfois

Ce blog est né le 26 avril 2006 et se nommait "Politicobs". C'était un joli nom. Une référence à la politique bien sûr que j'aime suivre et aussi au Nouvel Obs, hebdomadaire de gauche s'il en est. Mais en fait, cette naissance était surtout le fait d'une séparation d'avec mon co-blogueur, ce cher Rouletabillex avec lequel nous avons rédigé sur des blogs aux noms incertains et pittoresques des billets, des hommages, des interviews et tout un tas de bêtises qui nous faisaient rire. Il était journaliste et j'étais cet apprenti historien et futur maître. Nous aimions écrire et nous aimions surtout nous amuser. 

Le blog n'est-il pas avant tout qu'une rigolade ?

Et puis, la page s'est tournée. Alors Politicobs est né. Pas de révolution à l'horizon mais j'allais m'intéresser à une chose que j'aime beaucoup : Rouen. Ville qui doit résumer une bonne partie de ma vie. Et puis, fervent lecteur du "Rouen Magazine", j'ai commis - comme disait un professseur de français de seconde ; j'ai toujours l'impression que ce verbe est utilisé pour les délits - des articles sur Rouen. Me voilà sur la blogosphère locale alors que ce qui se passe au niveau national est bigrement plus intéressant. J'avais les deux pieds dans la glaise normande, impossible de m'en dépêtrer.

En fait, ce blog développe moins un goût pour la politique que pour le journalisme et les mots. Et Rouen, son histoire, son destin , n'est juste là que pour servir de fond.

Alors il est de bon ton en ce moment de critiquer les blogueurs, le web, ce qui est dit.... et même parfois que des blogueurs se critiquent entre eux à grands coups de morale virtuelle et surtout de masturbation intellectuelle - chose que je fuis.

Je n'ai pour ma part rien à vendre. J'ai un travail prenant. Et c'est justement ce côté désintéressé complet qui me plaît. Ma vie ne changera pas en écrivant et mes lecteurs (ou chercheurs de Google) perdront plus leur temps qu'autre chose. 

Alors oui, tenir un blog flatte l'égo mais celui qui est en train de tapoter ses touches pour communiquer avec vous a toujours pensé que tout cela était bien peu, ridicule, et inutile, et ce dès le départ.

Pour revenir au moi, c'est difficile de ne pas écrire "je" et ça en devient très impersonnel à la longue. N'est pas Alain Delon qui veut. Car les habitués viennent chercher un peu de celui qui tient ce blog. Nous partageons entre nous un peu d'intimité.

Contrairement à des blogs intéressés, commerciaux et politiques (qui servent leur propre marchandise), les blogs citoyens sont autre chose. D'ailleurs, si ce blog se nommait Politicobs, c'était aussi en rapport avec la Polis, avec cette dimension forcément civique. Le blog est, je le théorise, une agora où des gens passent, s'arrêtent, s'informent....un espace de libertés et d'échanges où les divergences ou les convergences ne font pas oublier le plaisir infini d'être en démocratie et de pouvoir dire publiquement ce que l'on veut.

Vous pensez bien qu'après tout cela, l'envie est encore présente et le plaisir des mots forcément intact. 

Le blog de Monsieur Julien redevient donc "Politicobs".   

Comments

[Sessyl]

En lisant le début, j'ai eu peur.
Cela commençait un tout petit peu sur le ton d'un faire-part de décès.
Mais non.
-> chic !
M. Julien, il faut absolument continuer. = blog original, intéressant, avec du style en cadeau supplémentaire (d'ailleurs rien d'étonnant : le style, comme on dit parfois, c'est le fond qui revient à la surface)

[le bonaux]

Tu as été un exemple qui a inspiré mon petit blog..et je suis bien content que tu le reste.

blog citoyen oblige.

[fredquillet]

Bonsoir,

Depuis que je me suis engagé dans la blogosphère (j'ai, en fait, horreur de ce terme, ca me fait pensé au gloubiboulga de casimir...), j'ai stoppé puis recommencé puis stoppé à nouveau puis recommencé....

L'important donc est de toujours avoir envie de s'exprimer. Peu importe le nom d blog ou le nombre de visiteurs...

Sans vouloir vous mettre mal à l'aise, votre blog est selon moi, l'un des plus réaliste. Mis à part Napoléon et votre avis sur Sarkozy ("c'est le moins pire" -corrigez-moi si je me trompe), je me retrouve dans vos analyses.

J'espère que vous continuerez longtemps à nous gratifier de vos billets pour le moins excellents.

Longue vie, donc, à Politicobs"

Fred quillet