DSK ou le cas de la déesse

On ne sait toujours pas s'il sera de ceux qui se présenteront aux primaires socialistes. Le suspens est à son paroxysme !

Car malgré les rodomontades de ses proches, les bruits qui courent, les sondages qui paraissent...rien n'y fait. Il faut prendre son mal en patience. Attendre l'été, l'automne, la Saint-Glingin ??? On n'en sait rien.

Sauf que ces derniers temps, Dominique Strauss-Kahn fait de plus en plus d'annonces pour dire qu'il ne sait pas, qu'il n'a pas le droit de dire quoi que ce soit alors qu'il est président du FMI, que ce n'est pas le moment, etc... Bref, DSK se fait désirer aux vues des belles enquêtes d'opinion le concernant. Lors de sa visite pour le G20 à Paris, on n'avait rien appris sur le plateau de Laurent Delahousse qui avait su le ménager et tourner autour du pot pendant toute l'interview.

Et voilà que ce dimanche, Canal+ a essayé de décrypter DSK, en clair.

Contrairement à Nicolas Sarkozy qui ne sait pas étaler sa toute puissance avec vulgarité et ostentation, DSK, lui, garde ce petit air patelin à longueur de temps. Souriant, abordable, drôle, sympathique...Strauss-Kahn est tout cela en privé et lors des manifestations publiques, des réunions internationales en anglais aux quatre coins du monde.

DSK connaît désormais le monde entier, les puissants et se forge une légende de sauveur des pays en difficulté.

Petit bémol dans ce portrait très flatteur et tout en dynamisme du patron du FMI : on apprend que cette "aide" n'est pas toujours bien perçue par les intéressés. Le FMI est une machine qui ne laisse pas derrière lui que des heureux.

On sent bien que le poste de président du FMI est une mission que l'on n'a pas envie de quitter comme cela : pour le prestige, le salaire, l'influence, les voyages.... Qu'envier au poste de président de la France ? Les inaugurations ploucs ? Les Etats Généraux bidons franco-français ? Finalement, DSK pourrait laisser tout cela à Nicolas Sarkozy, celui-là même qui l'a bien aidé à prendre la tête de l'institution internationale ?

Et puis, au cours de l'émission, on voit un extrait de 7 sur 7, émission politique phare pour la réhabilitation des pulls en mohair, présentée par l'inoubliable Anne Sinclair et où Jacques Delors dit - lit- qu'il ne se présentera pas. Contre toute attente, c'est Lionel Jospin qui partit en 1995.

Quel drôle de rapprochement, non ?

On nous dira que DSK n'est pas assez à gauche. Il vaut mieux Martine Aubry ? Sauf que les idées de gauche, telles qu'elles sont développées ne séduisent plus l'électorat. Alors DSK est certes l'aile droite du PS mais il est en fait, la partie la plus moderne, la plus réformatrice, la plus à même de rassembler les Français. Car si on regarde les intentions de vote, la balance est très largement en faveur des idées développées par la droite. Et quand on voit la droite qui est la préférée des Français -la plus dure-, on se dit qu'il va falloir prendre à bras le corps les préoccupations des Français.