Chirac au fond du coeur

L’hebdomadaire Marianne publie des extraits du livre d’entretiens entre le chef de l’Etat et Pierre Péan, qui paraîtra le 14 février.

L’annonce de la publication prochaine de cet ouvrage avait fait du bruit, et les premiers extraits, parus samedi dans Marianne, confirment les rumeurs : pour la première fois, Jacques Chirac se confie.

Le journaliste Pierre Péan, déjà auteur d’un livre d’entretiens avec François Mitterrand, a réussi son coup. Son livre, «L’inconnu de l’Elysée», dresse le portrait d’un Chirac méconnu. Le chef de l’Etat explique par exemple qu’il assume son rôle «d’analphabète», et n’a rien fait pour démentir les rumeurs le disant peu porté sur la culture.

«Je me disais : au moins on me fout la paix, j'ai mon domaine personnel et ce n'est pas la peine que les journalistes, pour des raisons politiques, viennent mettre leurs grands pieds dans mon jardin privé», explique ce fin connaisseur d’art primitif et des civilisations anciennes.

Laurence, «le drame de ma vie»

Autre confession, et non des moindres : Jacques Chirac évoque le sort de sa fille Laurence. «Il n'y a aucune raison de le nier, cela a été le drame de ma vie. J'ai une fille qui a été intelligente, jolie, et qui, à 15 ans, a été prise d'anorexie mentale», raconte le chef de l’Etat.

Interrogé sur le risque d’éventuels «coups de poignards politiques» face à un tel drame, Jacques Chirac lance, enflammé: «Je me fous éperdument que Sarkozy ou tel autre... Je me fous de beaucoup de choses...».

Jacques Chirac confesse bien d’autres pans de sa vie, notamment n’avoir «pas détesté les femmes», mais aussi sa fascination pour François Mitterrand. Il regrette que «la fraction libérale soit devenue très forte» au sein de l’UMP, et critique violemment la colonisation de l’Afrique.

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