Les livres, la télévision et les cacahuètes

J'ai lu ici et là, notamment sur le nouveau site littéraire du Nouvel Obs, des critiques sur le dernier livre de Yasmina Reza L'aube le soir ou la nuit. Bon, rien que le titre me déplait. C'est aussi pompeux et peu évocateur que Le Soleil noir de la puissance de Dominique de Villepin, consacré à Napoléon. Ces titres ne veulent rien dire, sont d'un compliqué...bref, au départ, je n'ai pas envie de les acheter leur livre. Ils les gardent !

Revenons en arrière. Vendredi soir, j'ai écouté Guillaume D*** (une vraie torture) dans son émission Esprits libres, sur France 2. D'ailleurs, le titre de l'émission est un peu mieux trouvé que Campus, le magazine de l'écrit, qui comme le nom du programme le préconisait, invitait des cinéastes, des chanteurs, des peintres....Logique, non ?

Pour tout dire, je trouve Guillaume D***, intello, bobo, connaud à souhait. L'agencement du plateau d' Esprits libres est bien le reflet de ce parisianisme débile qui croit civiliser le petit peuple. Donc il y a deux ou trois spectateurs-intervenants assis sur des fauteuils qui doivent poser des questions hyper-préparées qui manquent cruellement de naturel et qui sont du niveau du grand oral de l' ENA. Si on invite des neuneus sur un plateau littéraire, c'est pour poser des questions qui turlupine Madame Michu en touillant sa tisane ou en carressant César, son caniche abricot. Pas pour faire croire que le spectateur qui cause en sait plus que l'intello de service qui se la "péte à mort" comme on dit, style Alain Finkielkraut, Luc Ferry, Régis Debray...qui adorent s'écouter parler et qui sont toujours invités.

Ces intellectuels sont sans doute (sûrement) très doués et remarquables. Mais alors question humour, on repassera. Pour vendre des melons par contre, ils ont déjà la tête de l'emploi :-)

Donc bref, Bernard Pivot a arrêté Bouillon de culture. J'ai du mal à m'y faire, je sais. J'essaye de trouver des ersatz sur d'autres chaînes...mais rien n'y fait. Le vendredi soir, je suis bien obligé de me coltiner D***. Il y a bien des soirs où il est moins con. Mais, ça reste rare.

Ce vendredi était donc invité Régis Debray (avec une mine de je-sais-tout-et-c-est-mon-choix), Dominique de Villepin (frais comme un gardon et mèche au vent) et Claude Allègre ( avec une furieuse envie de dégraisser Ségolène Royal et la gauche en général). Une émission plus politique que littéraire puisque le thème était de mémoire de savoir si la démocratie était obscène. Vaste question qui nous interpelle chaque matin au réveil. Des échanges qui ont servi l'ancien Premier ministre à démontrer par a+b qu'il n'y était pour rien dans cette affaire Clearsream. Et que la victime dans cette histoire, ce n'était pas Nicolas Sarkozy mais bien lui le grand Premier ministre à qui on impute tous les maux de la terre : la dissolution de 1997, les faux listings de l'affaire... Il n'y est pour rien ! Il écrit sur Napoléon et puis c'est tout ! Au passage, il dégomme le petit bonhomme de l'Elysée. Pendant ce temps là, Claude Allègre ne pipe mot puisque sans doute son livre va servir d'alibi au procès Clearstream et qu'il a sans doute un rendez-vous avec le président. Et dans son coin, un peu largué, s'accrochant à sa moustache, Régis Debray rit, rit et rit encore. Mais, on ne sait pas de quoi.

Une émission un peu tordue.

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A voir : dossier sur les écrivains des hommes politiques

Comments

[J le Pitre]

C'est peut-être parce que Sarkozy est un bon coup...littéraire bien sûr.

[Teddy]

Ce qu'il y a d'ennuyeux dans cette histoire, c'est qu'ai départ, l'écrivaine devait faire un livre objectif sur le candidat. Et puis... c'est devenue une groupie. C'est un peu le problème avec cet homme, c'est que soit on l'adore, soit on le déteste... ET d'après ce que j'en ai lu, son bouqin n'est pas très intéressant, comme une groupie quoi !