Tirons sur les ambulances !
A l'heure où nous exploitons tout ce qui vient de la nature sans vergogne, il faut se poser la question si l'on ne nous vend pas du vent.
En 2001, pour les élections municipales de Rouen, on avait eu droit à un superbe livret avec quarante projets qui allaient changer notre quotidien, notre ville...
Il y avait cette fameuse boîte à désirs (bref, une boîte à idées) où chacun pouvait mettre ce qu'il voulait voir réaliser.... C'était beau. Il y avait des coeurs partout.
De souvenir, dans ce programme, il figurait en bonne place la gratuité du métro sur la partie historique du centre-ville jusqu'à la rive gauche... On nous disait que l'un des ponts reliant la rive gauche à la rive droite serait couvert (un truc comme ça), qu'on pourrait y aller en vélo...que les places et boulevards de la ville seraient changés (ce qui, moi, m'enthousiasmait), qu'il y aurait un nouveau stade de football pour la ligue 1..., que les impôts baisseraient de 10% (d'ailleurs, c'était la mesure-phare, légèrement idéologique et démagogique)...et patati et patata.
Bref, on nous a promis monts et merveilles. Nous vivions dans le monde fabuleux des bisounours qu'une certaine cantilienne, bretonne, rouennaise, marommaise (?) et crémière de son état essaye encore de faire vendre à qui veut bien la lire, malgré un mal insupportable qui la ronge chaque jour plus cruellement : "la ciragite aigüe".
Parenthèse : les symptômes de la "ciragite aigüe" se caractérisent par un besoin presque néphrétique (c'est le cas de le dire) de complimenter le premier magistrat d'une ville, de considérer son travail absolument formidable et de lui trouver toutes les qualités du monde. Mais la ciragite peut aussi se propager à n'importe qui : j'en ai fait l'amère expérience. Snif. Alors au début, c'est flatteur bien sûr et à la fin, c'est carrément casse-pieds, pour rester poli...
En gros, les courtisans, c'est gentil mais ça ne sert à rien. Autant donc s'en débarrasser.
C'est ainsi qu'on apprend, chez Madame de Tatayoyo, le projet copier-coller suivant : un conseiller-adjoint dans chaque quartier. Nouvelle grosse annonce qu'on peut lire sur le document de campagne numéro 2 du maire sortant. Et ce n'est que le numéro 2 de la série : ça promet pour les suivants...
Au passage, on y voit en première page de belles couleurs de l'arc-en-ciel. C'est sûr qu'avec ces arguments, chez les Bisounours, il va faire 100%.
Donc le thème du projet, c'est "pour une proximité renforcée". En général, quand on entend le mot "proximité", il faut s'enfuir en courant parce que c'est souvent la preuve qu'on va appliquer le contraire.
"Nous préconisons un principe de modernisation de relations très simples : un quartier = une mairie de proximité = un maire-adjoint" Oui, expliqué comme ça, même les idiots peuvent comprendre...
Son rôle serait de recevoir les demandes des habitants et vu ses compétences, il serait amené à jouer au petit préfet dans son petit quartier. Comme si les préfets étaient proches des gens...
La suite prouve que le pipeau est confirmé. On nous met en garde :
"A ne pas confondre avec les conseils de quartier, les comités et les associations de quartier qui ont aussi un rôle majeur d'animation et de lien social de proximité que nous soutenons et souhaitons renforcer"
Oui, ça fait vraiment pâtissier qui s'essaye aux mille-feuilles...
Alors que les conseils de quartier, on fait leurs preuves, on dit dans dans la plaquette (de beurre ?) de campagne : "il sera possible d'affecter un budget "petits travaux de voirie et espaces verts". Oui, bah te casse pas, on a compris : rien ne va changer !
"Et leur communication ? Parce que Rouen est aussi le fruit de leur investissement, pourquoi ne pas imaginer de laissser à tous les acteurs de la proximité la possibilité de parler d'eux et de leurs actions au travers de numéros spéciaux de Rouen magazine ?"
Wouah ! Bah, dis donc, pourvu qu'ils trouvent du pétrole ces gens-là parce qu'au niveau des idées, c'est la crise !