Académite
Il y a les posts qu'on publie et ceux qui ne verront jamais le jour. C'est triste, non ? On réfléchit à ce qu'on va dire pendant plusieurs jours. On croit avoir trouver le sujet en or, celui qu'on va exploiter comme jamais. Et puis rien. Rien ne vient au moment où il faut écrire. Alors chacun devra se passer de ce petit article de plus ou en moins.
C'est dommage. L'Académie française, lieu complétement dépassé, me passionne comme dernier sanctuaire intouchable de la culture. Une approche intellectuelle qui faisait la grandeur de la France depuis Richelieu, et aujourd'hui, qui semble se renfrogner sur elle-même, avec des gens ignorés par tous. Et pourtant, derrière les petits costumes verts miteux et palmés, il y a bien des talents qui font resusciter les vieilles gloires et perpétuent l'oeuvre des Anciens et des Modernes de leur temps.
La France se résume un peu dans cette institution. Que reste-t'il de cette vision universelle des choses ?
C'est donc, comme on se pencherait sur le nombre d'espèces sauvergardées dans une réserve, qu'il faut envisager l'Académie française. Peut être que finalement, la désuétude a toujours fait partie du cahier des charges, comme la poussière pesante sur les lustres. Livrées avec.
Jeudi dernier, Max Gallo entrait à l'Académie française. Pour l'occasion était présent le président de la République qui, privilège concédé à sa fonction, arrivait par la grande porte du Quai Conti sur tapis rouge et Garde Républicaine à cheval.
Max Gallo remplaçait Jean-François Revell, dont on apprend qu'il était de gauche avant d'être de droite, participant à la Culture au contre-gouvernement de François Mitterrand en 1965.
Pendant un long moment et presque exclusivement comme le veut la tradition, Max Gallo a fait l'éloge de son prédecesseur. Et toujours dans ce déroulement immuable, un académicien fait un discours de réception. Celui qui s'y est collé est Alain Decaux. L'historien populaire, qui commence à sucrer les fraises (c'est de saison ?) a rappelé à l'envi le parcours d'immigré italien, les débuts de mécanicien-ajusteur, les premiers postes universitaires, l'engagement politique à gauche, tout cela sur un ton bien amical. Mais ce qui fait la force et la particularité de Gallo, c'est bien l'abattage dont il fait preuve pour ses publications. Et contrairement à Alexandre Dumas, jusqu'à preuve du contraire, Max Gallo n'a pas besoin de nègres.
Imaginez environ deux heures de discours, écoutées par votre serviteur mais aussi par un Nicolas Sarkozy, muet et dont le nom n'a pas été prononcé ! Même si les portes sont grandes ouvertes et qu'un petit bonhomme y est entré pour voir des Immortels, L'Académie est peut être le dernier refuge pour ne pas entendre parler de sarkozisme, après tout.