Que n'ai-je donc pas refait

Jean d'Ormesson sort un nouveau livre. Je le vois et l'entends donc partout. Je guette toutes ses émissions et je me les repasse quand je les rate. Cette campagne n'est pas pour me déplaire. J'aime comme il parle, comme il cite, comme il nous rend proche les grands écrivains. Il y a un goût des mots et de la diction qu'on retrouve peu chez les autres.

A l'inverse de beaucoup qui font de la culture et de la littérature qu'ils aiment une chasse gardée, Jean d'Ormesson donne au grand public une belle idée du monde et des lettres. Pour un homme que l'on taxe de droite bien volontiers, quelle belle vision des choses ! Les intellos de gauche m'énervent de plus en plus avec leurs grandes idées hypocrites de partage. Dans leurs idées, il n'y a souvent que mépris pour tout ce qui est populaire et ne gage que pour l'élitisme.

A l'évidence, je me procurerai ce dernier tome, même si c'est une redite continuelle de ce qu'il a écrit avant.
C'est un peu comme ces célèbres valses de Chopin que je me remets dans les oreilles quand je suis heureux et quand ça ne va pas bien. Tout est attendu et bien connu. On pourrait presque jouer à la place du pianiste. Rien n'y fait. Ni l'ennui, ni la lassitude. Vraiment rien.

Jean d'Ormesson est un écrivain du bonheur et du léger. Pas un grand écrivain. C'est un passeur de livres, d'écrivains et de la littérature.

C'est drôle comme je me sens une parenté dans la démarche.

Nous ne sommes rien, nous n'avons rien fait et nous allons mourir. Alors rions. Prenons un peu de plaisir à faire ce qu'il nous plait.

J'ouvre donc son dernier roman qui est en bonne place dans ma bibliothèque. Je ne sais même plus où je l'ai acheté son C'était bien. Pas besoin d'aller très loin pour lire :

Qu'ai-je aimé dans cette vie que j'aurai tant aimée ? C'est une question que chacun de nous, à moins de se résigner à passer pour un veau, doit bien finir par se poser. Il y a dans toute existence au moins deux interrogations auxquelles se mêle un peu d'angoisse. L'une au début : "Que faire?" Elle m'a tournenté jusqu'aux larmes. L'autre à la fin : "Qu'ai-je donc fait ?"

Et cette dernière question, c'est justement le titre de son dernier livre. Rien de grave, je le lirai quand même.

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Comments

[Jean-Pierre]

Au moins quand vous aimez, ça s'entend... J'aime bien d'Ormesson, j'aime l'entendre. Par contre, je ne l'ai jamais lu. Je ne pense pas que ce soit grave non plus... :-)

Un péché par ormesson ?