Le temps et rien d'autre
On range les cahiers d'écriture. On referme les stylos. On essuie le tableau. Et on prend un peu de vacances.
Ce ne sont pas les sujets qui manquent pourtant : la crise de 1929 en 2008 avec ses milliards débloqués par l'action du Saint-Esprit (ou du FMI), les entreprises automobiles qui commencent à être à la remorque, les chiffres du chomâge qu'on nous promet bondissants, les élections américaines qui passionnent le monde parce qu'Obama, un noir, dont la mémé ne va pas bien, peut accéder à une maison qu'on croyait de couleur incompatible (comme si ça allait révolutionner la face du monde...), les histoires clintoniennes sans saxophone de DSK, la poupée vaudou livrée avec aiguilles que Nicolas Sarkozy veut interdire, l'activisme de réformite aigüê et mondiale de ce dernier qui commence à se faire mal voir de nos partenaires européens comme l'Allemagne ou la Tchécoslovaquie, les relents nauséabonds de fascisme en Italie, l' accident de voiture et de parcours du grand manitou - ou manie tout - de l'extrême-droite autrichienne...Bref un tas de sujets captivants qui ne seront pas traités.
Non, j'ai plus que jamais la flemme d'écrire. Un peu comme Jean d'Ormesson qui quand il n'a plus trop d'idées réécrit son livre précédent, moi j'écris ce pourquoi je n'écris pas et arrive à écrire tout de même des choses que vous n'auriez jamais dû lire puisque je ne le voulais pas au départ. Je suis très fort dans la démarche. Oui, je sais.
Pour passer un peu le temps ou le retenir un peu intelligemment - oui car j''ai une impression de coup de vieux ces derniers temps qui me fait réfléchir-, rien de mieux que de lire et d'écouter quelques musiques, surtout quand on n'a rien dire.
Comme l'a mieux dit Ronsard, j'ai envie de cueillir dès aujourd'hui les roses de la vie. Mais c'est plus facile à écrire qu'à faire Pierro. Pas facile de retenir quelque chose qui file comme du sable quand on tente de l'attraper. Et puis, dans la vie, parfois on tombe sur des sacrés bouts de branches qui piquent et par conséquent ne font pas du bien.
A vous écrire, j'ai perdu du temps. A me lire, vous avez perdu le vôtre. Vraiment, nous n'aurions pas d'autres trucs à faire.
Tant bien que mal, je vais donc m'essayer à profiter.
Profiter : quel mot horrible. Faire du profit, c'est toujours sur le dos des autres, non ?
Donc disons vivre. Rencontrer des ami-e-s. Voir du pays et la capitale. Oublier un peu l'école. Elle me rattrapera bien assez vite cette faucheuse de mon temps.