L'âme du promeneur
Comme certains flânent sur les boulevards pour en prendre plein les yeux, hier soir, je me promenais sur la Toile sans trop savoir que faire, cliquant et recliquant sur des liens déjà visités cent fois. Mais peu importe, je suis envoûté par la déesse du net et de l'informatique réunis.... Et qu'il y ait ou non un sens dans cette quête, cela n'est finalement pas très important. On se laisse juste porter par les idées qui passent entre l'écran et notre tête. On pourrait faire d'autres choses, c'est vrai. Mais le plaisir est là et c'est déjà bien rare pour s'en satisfaire. Comme pour toutes les passions, on s'enferme un peu. Mais le prisonnier dans le cas présent est consentant et ne se plaint pas de son virtuel bourreau.
Et ce n'est point un aveu de dire que taper sur un clavier surtout quand il est nouveau donne des ailes. La sonorité des lettres qui s'enfoncent et ressortent en poussant un petit cri aigu, quelle joie ! Plus de papier sous la main, plus d'encre aux doigts, les copeaux de crayons et de gomme qui se mêlaient souvent,.... Tous ces rituels et petites manies, ce sont des souvenirs d'une autre époque pour écrire. Place à la souris, nouveau prolongement d'une main trop humaine encore, et au clavier bien appuyée n'attendant que notre composition, étonnante, déroutante parfois et qui ne sera jamais la même demain.
Tout cela pour dire qu'au cours de mes pérégrinations tant diurnes que nocturnes, j'ai reçu un grand coup sur la tête. En voyant d' anciens messages, que je croyais disparu à tout jamais, je me suis rendu compte que mes activités bloguesques durent depuis deux ans et demi au moins. Pour reprendre l'expression d'un feu blogueur rouennais qui introduisait son propos par la phrase "comme la vie est lente", je dirais moi que la vie passe très vite et qu'on ne sait jamais ce qu'on y laissera. Faute de temps ou de talent sans doute.