De la défense du chef de l'Etat
A la suite de la lecture de cet article étonnant du Figaro, je me suis souvenu avoir défendu moi aussi le président de la République en classe.
On ne fait pas de politique en classe, c'est bien connu. Seulement, j'en ai vu faire de véritables discours politiques souvent communisants dans les classes et pour moi, je leur ai dit d'ailleurs à chaque fois, je suis contre, viscéralement contre. Ce n'est pas le lieu.
D'une part, parce que le communisme, pour moi, est aussi dangereux que le nazisme à terme, dans ce qu'il laisse toujours peu d'espace à la liberté et l'intelligence individuelle. D'autre part parce que l'école publique n'a que faire des opinions politiques. La République, elle seule, compte.
Cette année en histoire et en éducation civique donc, j'ai forcé le trait et l'approche sur 1789. C'est bien évidemment une période riche, bouleversante à plus d'un titre. L'histoire de la Bastille, la déclaration des droits de l'homme, le drapeau bleu blanc rouge, la Marseillaise, nos nouvelles institutions comme notre régime actuel......Tout cela, ils le savent désormais.
On a chanté la Marseillaise et on était ravis.
D'ailleurs, un élève que j'ai souvent mis à la porte d'office tellement je savais qu'il serait impossible de faire classe, m'a dit merci pour lui avoir appris la Marseillaise. J'ai trouvé cela aussi inattendu qu'émouvant. Je pense d'ailleurs qu'ils l'ont bien senti. Sur les valeurs de la République, je suis intransigeant.
Et puis, un jour, mes élèves en viennent à discuter de Nicolas Sarkozy, qu'ils détestent à peu près tous...et ils me parlent de Ségolène Royal.
Voyant le débat tourner en la défaveur de l'un plutôt que de l'autre, je réaffirme du haut de mon bureau l'autorité du chef de l'Etat. Je défends tellement bien le représentant de notre République que les élèves ont dû penser que j'ai voté Sarkozy en 2007, alors que j'ai voté pour celle qui était l'espoir d'avoir une femme à la tête de l'Etat et de battre Sarkozy.... Sur ce doux rêve, on ne m'y reprendra plus, malheureusement.
Ségolène Royal est tellement pitoyable dans ses déclarations (sur la libération d'Ingrid Bétancourt pour dernier exemple) qu'elle me rend Nicolas Sarkozy sympathique.
Je crois que cette demi-année devant mes élèves de ZEP et de campagne m'ont ouvert les yeux sur beaucoup de points. Côtoyer les difficultés et ses causes fait forcément changer l'idée que l'on se fait des solutions. De l'abstraction, on passe à la réalité et ça change tout.
Heureusement qu'il y a la droite locale comme garde-fou qui m'empêche tout véritable basculement idéologique.